A la lumière des conclusions de l’étude de l’assureur Malakoff Médéric sur l’absentéisme, je viens de mettre un nom sur un phénomène que nous côtoyons tous, et que nous pratiquons pour certains, le présentéisme.
Le présentéisme désigne un comportement qui prend de plus en plus d’ampleur dans le monde du travail. Cela consiste à venir travailler malgré un état de santé dégradé qui peut être lié à différents facteurs : insatisfaction au travail, fatigue extrême, surinvestissement…et qui aurait mérité de s’arrêter. Ce comportement peut aller jusqu’à l’inobservance des arrêts maladie. Selon Malakoff Médéric, 23% des salariés ont renoncé à leur arrêt de travail en 2018, contre 19% en 2016 ! Le présentéisme touche plus largement les cadres et les dirigeants, par « déni de fragilité », par crainte du regard des autres ou tout simplement pour éviter de reporter le poids de son travail sur les autres membres de l’équipe.
« Le présentéisme est souvent le révélateur de dysfonctionnements organisationnels : définition imprécise ou excessive des missions et objectifs, mauvaise répartition de la charge de travail, organisation des tâches déficiente, effectifs insuffisants...» selon l’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail)
Si venir travailler en étant malade réduit le taux d’absentéisme sur le court terme, les conséquences sur le long terme peuvent être plus lourdes avec le risque de devoir faire face à des pathologies et des épuisements plus graves nécessitant un arrêt maladie supérieur à 30 jours.
Le présentéisme apparaît donc comme les prémisses de l’absentéisme. Pour prévenir ce phénomène, il convient d’en comprendre les caractéristiques et les manifestations, au plus près du terrain, afin d’agir efficacement sur les mécanismes qui conduisent à ce phénomène.
Pour le présentéisme, comme pour l’absentéisme, le rôle et les conditions de travail ne doivent jamais être sous-estimées, les causes étant toutefois spécifiques à chaque entreprise. Si l’absentéisme génère désorganisation et dysfonctionnements au sein de l’entreprise, il est aussi un révélateur de l’état de santé des salariés et de l’impact des conditions de travail sur celui-ci.
C’est la raison pour laquelle, l’ANACT sensibilise les organisations afin qu’elles fassent de l’absentéisme un objet de préoccupation partagé qu’il devient ainsi possible de prévenir et de réduire.
« L’absentéisme caractérise toute absence qui aurait pu être évitée par une prévention suffisamment précoce des facteurs de dégradation des conditions de travail entendus au sens large : les ambiances physiques mais aussi l’organisation du travail, la qualité de la relation d’emploi, la conciliation des temps professionnel et privé,… »
Chaque entreprise présente un profil particulier d’absentéisme que les indicateurs permettent de dresser. Outre le calcul du taux d’absentéisme, il convient donc d’analyser la durée moyenne des absences par salariés pour être pertinent et de vérifier la progression des absences dans les 3 à 5 dernières années. Il est également nécessaire de recouper ces informations avec d’autres critères : âge et sexe des salariés, type de poste et de métier, situation personnelle, distance domicile-travail… Ces hypothèses permettent d’approcher la situation spécifique de l’entreprise.
« Un absentéisme court peut caractériser une entreprise qui fait face à des surcharges de travail ou à des restructurations ponctuelles ou mal vécues. Un absentéisme plus long et avec une fréquence plus faible pourrait indiquer un vieillissement de la population salariée et la possible apparition de pathologies en lien ou non avec l’environnement professionnel. »
Selon l’ANACT, l’absentéisme comporte plusieurs aspects : administratifs, économiques, sociaux et sanitaires. Il est révélateur du fonctionnement de l’organisation, de son attrait pour les salariés mais aussi de l’état de santé global d’une population donnée et de ses caractéristiques. D’où l’importance de recourir à une démarche collective réunissant les acteurs pertinents : la direction, les services RH, les services opérationnels, l’encadrement de proximité, le personnel et ses représentants, la médecine du travail. Pour mener un bon diagnostic et appréhender des solutions concrètes et efficaces, il faut favoriser une démarche participative et pluridisciplinaire en 6 étapes :
Pour aller plus loin dans la démarche, je vous invite à télécharger le guide de l’ANACT « 10 questions sur l’absentéisme ».
Au cœur des questions d’engagement et d’épanouissement, le sentiment d’être traité justement est primordial. Pour autant, le bien-être au travail dépend davantage de la manière dont, nous managers, décidons et informons nos collaborateurs que de la décision elle-même.
N’ayez crainte, si certains managers sont naturellement doués pour être juste, pour les autres, la bonne nouvelle est que la justice organisationnelle s’apprend et se développe avec la pratique. Autre bonne nouvelle, Thierry Nadisic, l’un des experts français de la psychologie des organisations, vous dévoile la méthode dans son ouvrage Le Management juste. Un concentré de témoignages et d’exemples retranscrits de façon claire et simple pour illustrer cette alchimie qu’est la justice en entreprise.
Pour être considéré comme digne de confiance par ses collaborateurs, un manager doit non seulement faire la preuve de sa compétence professionnelle, mais il doit également démontrer sa capacité à être juste en toute occasion.
"Un salarié qui se sent justement traité déclare être plus confiant, plus satisfait et épanoui, reste plus longtemps dans l'entreprise, a des comportements de citoyenneté organisationnelle, coopère plus avec ses collègues et produit un service de meilleure qualité. On a même montré un effet de cascade : un manager qui est juste avec un salarié rend celui-ci plus susceptible d'agir justement envers ses clients."
Pour Thierry Nadisic, un manager juste est celui qui sait mettre en interaction quatre sentiments de justice :
Ces compétences sont d’autant plus utiles dans les cas de plus en plus courants où les ressources sont rares et doivent être partagées.
Evidemment, il reste difficile pour un manager au quotidien d’être juste sur ces quatre dimensions. Lorsque l’organisation ou le manager sont faibles sur une ou plusieurs d'entre elles, des phénomènes tels que la réévaluation, la compensation ou le renforcement peuvent s’exercer
Mais, à ce stade, pour bien comprendre, les exemples s’imposent… Il ne vous reste donc plus qu’à découvrir et expérimenter Le management juste.
Un hamster occupait ses journées en longues siestes et collectes de graines. Toutefois, son activité favorite consistait à courir énergiquement dans une grande roue qui trônait au milieu de sa cage. Curieux de nature, son attention fût un jour attirée par un faible craquement à proximité de sa cage. Là, il découvrit un œuf énorme en train de se fissurer. Au bout de quelques heures, un bec jaune-orangé fit son apparition, puis une tête, et enfin, le corps tout entier émergea de la coquille.
Le hamster n’avait jamais vu un oiseau aussi laid, avec son grand corps et son plumage gris hirsute. Les deux bêtes s’ignorèrent un long moment, le hamster trop occupé à poursuivre sa course folle et l’oiselet épuisé par son éclosion. Finalement, après avoir repris ses esprits, l’oiseau s’adressa au hamster : « Vers quoi cours-tu dans ta roue ? ». Le rongeur, tout à sa course, l’ignora copieusement. Mais l’oiseau insista : « Eh, oh ! Ne t’arrêtes-tu jamais de courir ? ». Et le hamster de lui répondre, haletant : « Tu vois bien que je suis occupé là ! Je n’ai pas le temps de bavarder. » Ainsi rabroué, l’oiselet mis un peu d’ordre dans ses plumes et agita ses ailes naissantes, comme pour en tester l’usage. Et sans cesser de courir, le hamster continua de l’invectiver : « Ne peux-tu pas aller secouer tes plumes ailleurs ? Tu ne vois pas que tu me déranges ? » Et l’oiseau, piqué au vif, de lui répondre : « Te voilà bien agacé ! Oublie ta mauvaise humeur. Sors de ta cage et viens prendre l’air avec moi. » « Mais pour qui te prends tu avec ton cou étroit et tes pattes palmées ? » éructa le hamster. « Tu serais incapable d’aligner deux tours de roue sans trébucher… » Alors même que le hamster enchaînait ses sarcasmes, il fut subitement interrompu par le frottement de dizaines de paires d’ailes. Et l’oiselet prit son envol pour rejoindre une nuée immaculée de cygnes et disparaître au loin dans le ciel, laissant le rongeur perplexe en tête-à-tête avec sa roue.
Evidemment, toute ressemblance avec des personnes existantes n’est pas fortuite… Est-il bien utile de préciser la morale de cette histoire ?
Nombre de managers se reconnaîtront dans la caricature de ce hamster, étourdis par la course effrénée du travail désincarné, vidé de son sens. Et pourtant, il nous reste la possibilité de changer de rôle et de devenir ce majestueux cygne, l’oiseau libre. Ou peut-être vous reconnaissez-vous plutôt dans le petit colibri qui veut faire sa part, ou le grand albatros qui voyage au gré des esquifs… Quel que soit l’oiseau que vous incarnez, il est temps de sortir de votre coquille, de déployer vos ailes et de prendre votre envol vers la Cité du travail libéré.
Cette cité n’est pas une utopie. C’est un espace ouvert à tous les managers qui souhaitent apprendre ou réapprendre la nature du travail « bien fait ». Celui qui inspire, celui qui engage, celui qui relie les collaborateurs de l’entreprise.
Cette cité, je l’ai trouvée par hasard, après m’être perdue… Égarée dans un dédale : baisses de ressources, attentisme, agitations vaines, injonctions contradictoires, injustices organisationnelles... Autant de murailles infranchissables pour un hamster épuisé par sa course sans fin. Mais lorsque l’on change de perspectives… on déploie ses ailes, on prend de la hauteur, et sortir de ce labyrinthe devient possible, comme découvrir, au-delà de ces murailles, le pouvoir de la Cité du travail libéré.
Soyez les bienvenu(e)s et suivez le guide...
Ce livre a été pour moi une révélation. Rien d’exceptionnel me direz-vous ; nous sommes des millions à le considérer comme un ouvrage de référence pour s’ouvrir à la pleine conscience. Plus qu’un effet de mode, n’est-ce-pas là le signe d’un besoin universel de créer un changement positif dans notre quotidien ?
Eckhart Tolle nous dévoile l’auteur de tous nos maux, la source de nos souffrances psychiques. Cette petite musique négative qui trotte insidieusement dans notre tête ; c’est notre mental. Ce refrain malsain qui tourne en boucle et s’empare de nos petits tracas tel un miroir grossissant ; c’est encore lui, notre mental. Ce bruit parasite qui hante nos jours et nos nuits et nous empêche d’accéder au royaume de notre calme intérieur ; ce sont les balivernes du mental. Tous nos problèmes sont des illusions du mental.
« La plus grande partie de la souffrance humaine est inutile. On se l’inflige à soi-même aussi longtemps que, à son insu, on laisse le mental prendre le contrôle de sa vie ».
Alors, comment se libérer de notre mental ?
Nos pensées compulsives agissent comme un épais brouillard qui nous empêche de vivre le présent. Elles nous retiennent dans le passé ou nous pressent vers le futur, ainsi pris au piège entre regrets et appréhension.
Pour se libérer du mental, il faut donc s’extraire du temps. Se réapproprier sa conscience, détourner son attention de la pensée pour la diriger vers le corps physique et énergétique. Pour expérimenter ce nouvel état de conscience, Eckhart Tolle nous invite à être présent en tant qu’observateur de notre mental, de nos pensées, de nos émotions. Devenir le témoin de ces pensées et de ces émotions permet de les reconnaître pour mieux les accepter et ainsi briser le mécanisme de résistance qui nous fait souffrir.
« Lâcher-prise est la chose la plus importante que vous puissiez faire pour amener un changement positif. »
Le lâcher-prise que préconise l’auteur cache une grande force intérieure. Il ne signifie pas endurer une situation passivement. Il permet d’accepter cette situation, en désamorçant la négativité qu’elle porte, avant de passer à l’action en toute sérénité.
Faire l’expérience du corps subtil
Lorsque vous être parvenu à faire taire votre mental, vous pouvez prendre conscience de votre corps et vous ancrer dans le présent.
« Habiter votre corps, c’est sentir le corps de l’intérieur, sentir la vie en vous… »
En maintenant son attention à l’intérieur de son corps, en le sentant vivant, en l’habitant totalement, il est possible de ressentir le champ énergétique qui vitalise chaque organe et chaque cellule. C’est le corps subtil. La clé est d’être en contact permanent avec son corps subtil pour tenir à distance le bruit du mental et éprouver une sensation profonde de paix.
Mettre en pratique le pouvoir du moment présent
Pour aller plus loin et vivre pleinement l’expérience du moment présent, Eckhart Tolle propose un livre d’exercices pratiques et de lectures méditatives : Mettre en pratique le pouvoir du moment présent. Une bonne introduction au Pouvoir du moment présent pour ceux qui ne l’ont pas encore lu.
Les organisations sont marquées par de nombreuses incertitudes, tant économiques que managériales. Le changement est devenu la règle et il faut s’adapter continuellement. Dans ce contexte, les solutions aux problèmes ne peuvent s’élaborer que dans un effort commun, par le partage de l’information, par un dialogue permanent pour confronter les objectifs stratégiques avec les réalités opérationnelles.
Pourquoi est-il important pour chacun de parler de son travail ?
Parler de son travail est un besoin essentiel dans son activité professionnelle. Cela participe à une meilleure régulation collective, en discutant avec ses collègues et/ou son manager du décalage entre le travail prescrit et le travail réel. Cela favorise la reconnaissance de son travail, ainsi qu’une dynamique de développement professionnel, en prenant conscience des compétences acquises par l’expérience du travail. Et bien évidemment, cela permet de résoudre des problèmes ponctuels.
D’où la mise en place de démarches facilitant l’expression des salariés : les espaces de discussion, avec la volonté de renouer le dialogue autour des problématiques liées au travail. Selon l’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail) les espaces de discussion constituent de formidables leviers de performance pour les salariés, l’entreprise et le travail.
Les espaces de discussion sont la colonne vertébrale d’une démarche de Qualité de Vie au Travail.
Qu’est-ce qu’un espace de discussion ?
C’est un espace collectif qui permet une discussion centrée sur l’expérience du travail et ses enjeux, les règles de métier, le sens de l’activité, les ressources, les contraintes… Cette discussion, dont le vecteur principal est la parole, se déroule suivant un cadre et des règles co-construites avec les parties prenantes. C’est un espace inscrit dans l’organisation du travail, qui vise à produire des propositions d’amélioration ou des décisions concrètes sur la façon de travailler.
Pour en savoir plus sur les finalités pour lesquelles une entreprise peut mettre en place un espace de discussion, sur les facteurs qui favorisent la discussion sur le travail, et comment s’y prendre pour mettre en place un espace de discussion, je vous invite à consulter le guide édité par l’ANACT « 10 questions sur les espaces de discussion ».
Ce livre s’adresse à tous ceux qui cherchent des solutions entre humanisme et performance et à tous ceux qui souhaitent contribuer quotidiennement à la réussite des entreprises dans le respect des personnes.
L’auteur, Olivier Delorme, consultant en organisation et management, part du postulat que les organismes publics et les entreprises privées sont confrontées à une double problématique : assurer leur efficacité, gage de satisfaction client, de pérennité des emplois et de création de richesse, et de garantir le bien-être au travail.
Dans son ouvrage, il s’intéresse aux fondements de l’efficacité des organisations, des méthodes issues des sciences de l’ingénieur, qu’il confronte aux approches sociales du travail issues des sciences humaines. Et en réconciliant ces deux visions, Olivier Delorme fait émerger de nouvelles idées en faveur d’une meilleure compréhension du travail. Il dégage ainsi quatre pistes d’amélioration :
Avec un message porteur d’optimisme en conclusion : « La solution est dans le chemin. […] Il faut juste accepter d’essayer, ou de convaincre l’entourage proche d’essayer avec vous. »
Cette lecture peut être un bon complément du MOOC Manager par le travail réel pour bien comprendre le travail.
Arrêtez de vous torturer à longueur de journée, à vouloir toujours « mieux faire », parce que vous êtes persuadés que les autres, eux, savent « bien faire ». Vous vous agitez et vous oubliez l’essentiel. Arrêtez, c’est le seul moyen d’agir et d’oser. Autorisez-vous à être tout simplement.
Attention, en vous invitant à vous « foutre la paix », Fabrice Midal, philosophe et fondateur de l’Ecole Occidentale de la méditation, ne vous propose pas un bonheur sucré et confortable mais « une véritable aventure, avec son côté héroïque, ses épisodes inattendus, les peurs qu’elle réveille parfois, le sentiment de liberté qu’elle nous procure et les victoires qu’elle nous fait vivre. »
Fabrice Midal vous propose de prendre confiance en la vie et de vous autoriser à vous émerveiller.
Dans cet ouvrage, il est beaucoup question de méditation mais sans contraintes, de façon subtile. Pas comme une technique, mais comme un art de vivre.
« Méditer, c’est rester un débutant. Ouvert et curieux. On ne fait rien et pourtant, il se passe plein de choses. »
Il est aussi question d’enthousiasme, celui qui « par l’ardeur qu’il contient, guérit et change le monde », de paix et du désir qui nous fait nous dépasser.
Il est question du temps, de l’importance de l’attente active et de rester attentif, ouvert et présent à ce qui se passe.
Se « foutre la paix », c’est aussi accepter ses imperfections : « faites de votre mieux, à partir de ce que vous êtes, à partir de la réalité que vous avez en face de vous ». Accepter l’incertitude et laisser place à l’intuition. En ne cherchant pas à tout comprendre, une force s’ouvre en nous : la créativité. C’est aussi refuser la dictature de l’efficacité en toute circonstance.
Et surtout, cessez de vous comparer, soyez vous-mêmes. Sentez-vous libres de vous aimer et d’être vulnérable.
« Regardez et vivez vos émotions avec douceur et humour. »
Devenez votre meilleur ami ! Apprenez la bienveillance, envers vous et vos proches.
Une belle entrée en matière à l’art de la « pleine présence », comme aime à l’appeler Fabrice Midal. Et qui pourra être approfondie avec la lecture du Pouvoir du moment présent d’Eckhart Tolle.
Ré-humaniser le monde du travail ou comment passer de la gestion des ressources humaines à la gestion humaine des ressources… Telle est l’invitation d’Yves Clot dans son ouvrage Le travail à cœur, devenu une référence dans le domaine de la santé au travail.
En qualité de psychologue du travail, Yves Clot décrit les relations qu’entretiennent les français avec le travail et comment l’investissement affectif des travailleurs peut les conduire à des situations de stress, voire de souffrance au travail. Pour lui : « Il n’y a pas de crise de la valeur travail en France, au moins en tant que valeur individuelle. » Les travailleurs français veulent travailler et les entrepreneurs français veulent entreprendre. Mais ils ne parviennent pas à le faire ensemble. D’où l’objectif de « ré-humaniser le monde du travail » afin de « travailler mieux pour gagner ensemble. » Ainsi, Yves Clot pose le plaisir du travail bien fait comme la première prévention contre le stress : « Il n’y a pas de bien être sans bien faire », avec comme enjeu la performance réelle et durable de l’entreprise, au-delà de sa performance comptable et financière.
Dans cet ouvrage, Yves Clot esquisse les fondamentaux du management par le travail réel. Selon lui, « prendre soin » des salariés, c’est aussi prendre soin du travail. Pour cela le pouvoir d’agir sur la transformation du travail est déterminant pour la santé des travailleurs. Partant du postulat que chaque fois que des salariés introduisent quelque chose d’eux même dans leur métier, les chances de développer leur santé augmentent. Car il est clé pour tout un chacun de se reconnaître dans un produit, une technique, une marque, un métier…, quelque chose qui donne un minimum de fierté. Il ne suffit pas d’être reconnu par quelqu’un. Pour autant, il insiste sur l’importance du collectif pour débattre du travail bien fait. Une « communauté de pratiques » qui forme un cercle d’échanges dans lequel on s’intéresse moins aux limites de chacun qu’aux limites de l’activité elle-même…
La notion de « management par le travail réel » est admirablement déclinée par Pierre-Yves Gomez, professeur de stratégie et directeur de l’Institut Français de Gouvernement des Entreprises et l’ANACT dans le MOOC Manager par le travail réel.
S'épanouir sans expert ni gourou, Thierry Nadisic, chercheur à EM Lyon, docteur en comportement organisationnel et professeur agrégé, vous propose à travers ce livre une démarche d’auto-accompagnement basée sur le concept du « flourishing » ou épanouissement personnel. Thierry Nadisic vous invite à partir en voyage, celui de votre épanouissement. Pas besoin de bagages puisque toutes les ressources nécessaires sont en vous. Il vous procurera en revanche de nombreux outils de navigation.
Comme pour tout voyage, l’objectif est de prendre autant de plaisir, voire plus, à vivre le périple lui-même qu’à arriver à destination. Et surtout, l’enjeu est de trouver son propre chemin…
Avant toute chose, prendre le temps de décoder son GPS intérieur et de régler sa route sur la boussole de l’estime de soi. En bon navigateur, Thierry Nadisic n’oublie pas quelques conseils sur le choix de l’équipage, les personnes avec lesquelles vous souhaitez réaliser votre voyage et comment vous relier à elles : surfer sur la vague de la réciprocité, de l’assertivité et de l’altruisme. Lorsque vous avez largué les amarres, à vous de choisir la direction que vous souhaitez prendre. Votre vision donnera le cap. Votre moteur intérieur qu’est l’engagement, stimulé par l’autonomie et la compétence, donnera la vitesse et soutiendra le voyage dans la durée. Vous naviguerez dans les eaux troubles du mental et de l’ego, en tenant la barre bien ferme entre positif et négatif, entre optimisme et pessimisme. En cas de tempête, vous apprendrez à utiliser vos erreurs et la résilience pour reprendre la route et retrouver votre chemin.
Et ainsi, à apprécier chaque instant du reste de votre voyage.
L’ANACT propose une solution ludique et pratique pour favoriser le dialogue au sein d’une équipe autour de la question de la charge et des conditions de travail de chacun. L’idée est de partir de la réalité du travail de chaque collaborateur ainsi amené à décrire des pans de son activité en pointant des freins, difficultés, situations critiques, … qui l’empêchent de bien faire son travail.
S’ouvre ensuite au sein de l’équipe un débat qui permet de redéfinir collectivement ce que l’on doit faire, comment le faire et le faire bien. Le principe selon lequel on recherche ensemble les conditions favorables à la réalisation du travail permet une meilleure régulation et favorise la coopération au sein de l’équipe.
J-15 chaque collaborateur est invité à sélectionner une photo ou une image qui traduit une problématique dans son quotidien de travail. Il lui attribue un nom en lien avec sa problématique et décrit les effets positifs et négatifs de ses conditions de travail, les causes (ce qui fait ressource ou pas) et les déterminants (organisation, management, poste…).
J-5 chaque collaborateur transmet sa photo aux animateurs du diagnostic photo (son manager et un manager tiers).
jour J Un manager tiers joue le rôle d’animateur afin d’évaluer et de réguler les problématiques abordées et les solutions proposées. Le manager de l’équipe est également présent mais reste en retrait.
Le manager tiers complète sur un tableau la grille d’analyse de chaque photo :
Photos | Effets | Causes | Déterminants | Pistes de solution |
titre problématique |
+/- | Ce qui fait ressource ou pas |
J+15 Le compte-rendu du diagnostic photo reprenant la grille d’analyse complétée est envoyé aux participants. Le manager assure ensuite le suivi du plan d’actions.